Cuiseur en carton: Cookit

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Lors d'un week end ensoleillé à la plage (Quintero) chez un ami (Cello), nous avons construit un Cookit simplifié avec des matériaux de récupération. Le Cookit est un dispositif ingénieux et trés simple; il combine les principes du cuiseur solaire boîte et de réflecteur parabolique.


1 Introduction

L' inventeur du Cookit est Roger Bernard. On peut trouver les plans de ce cuiseur en français sur le site personel de Claude Bonello qui a traduit les plans (http://claude.bonello.free.fr). Ce modèle de cuiseur peut être construit pour presque rien, le cuiseur optimisé peut s'acheter pour 2 US $. Il a été utilisé dans des camps de réfugiés et s'est avéré être un outil de cuisson extémement puissant. Le dispositif que nous avons construit fonctionne sur le même principe , mais il n'est pas optimisé comme celui de Roger Bernard, dans le sens où nous avons réalisé ce cuiseur sans faire de mesure autre que à l'oeil. Le but était de faire quelque chose de trés simple avec comme contrainte les matériaux que nous trouverons sur notre chemin.


2 Principe de fonctionnement

La nourriture à cuire, ou l'eau à purifier se trouve dans un récipient en métal de couleur noir, protégé par un récipient en verre ou en plastique, ou encore un sac de cuisson adapté pour les fours traditionnels (dur à trouver).

Le récipient de cuisson doit être noir car cette couleur a la propriété d'absorber le rayonement et de la transformer en chaleur. Il doit être bon conducteur de la chaleur pour que la température soit homogéne dans le récipient (par exemple, le fond du récipient va chauffer par conduction de la chaleur provenant des autres parties du récipient exposé au rayonnement direct).

Le récipient en verre ou en plastique transparent est fondamental : tout d'abord, il permet d'isoler le récipient de cuisson des courants d'air et d'éviter les pertes de chaleur par convection; et plus important encore, une partie de la lumière qui y rentre ne peut plus ressortir et est transformée en chaleur : c'est le principe de l'effet de serre.

Considérant cela, il faut qu'un maximum de rayons lumineux parviennent sur ce récipient en verre; d'où les panneaux qui entourent ce récipient et concentre la lumière vers celui ci.


3 Récupération des matériaux

Dans les rues de Quintero, nous avons trouvé plusieurs bouts de cartons, d'assez mauvaise qualité, humides et ondulés.

La veille du départ, à Santiago, nous avons récupéré un cubi d'eau minérale de 5 litres (vide).

La cuisson s'est faite dans une boîte de conserve trouvée dans la poubelle ménagère de la maison de Quintero. On a frotté des bouts de charbons qui provenait de la grillade de la veille afin de le noircir (résultat assez mauvais).

Le papier réflecteur nous a été offert par la Avuelita Pallito ; il s'agit d'un papier vendue en libreria pour emballer les cadeaux. Du papier d'aluminium aurait fait l'affaire et son prix est beaucoup plus bas. En Bolivie (voir partie Bolivie), nous avons utilisé du papier réflecteur constitué de petit bouts de papier d'emballage de bonbons ou de chocolats, abondants dans les rues de La Paz. Il est bien sur plus difficile de coller des petits bouts de papiers que des grandes feuilles de réflecteur, mais l'achat de grandes feuilles de réflecteurs occasione un cout supplémentaire.

De la farine, du sel et de l'eau pour la préparation d'une colle. En mélangant ces trois ingrédients et en tournant le tout, on obtient une pate plus ou moins liquide qui est une colle.

Le coût des matériaux avoisine donc les 0 pesos = 0 euros = 0 US $.


4 Construction

Un premier bout de carton est replié en arc de cercle. On y colle le papier réfléchissant à l'aide de la colle, en évitant de laisser des bulles d'air qui engendreraient des défauts une fois cet air chauffé au soleil.

Un deuxième bout de carton où l'on va poser le récipient de cuisson, avec une élongation pour concentrer la lumière vers le récipient


Les bouts de cartons réfléchissant ont été disposés de façon à concentrer un maximum de lumière vers le récipient; cet ajustement a été fait à l'oeil. Une fois réglé, on a disposé le cuiseur en direction du Nord (nous sommes dans l'hémisphère Sud !).

Quand on le jugeait nécessaire, on ouvrait plus ou moins les panneaux réfléchissants. Le panneau du sol aussi. Le but de ces manipulations est d'optimiser la quantité de rayonnement qui arrive sur le récipient de cuisson.

On a posé le récipient de cuisson sur le carton, surélevé à l'aide de deux petits bouts de bois; cela permet d'éviter le contact entre le récipient et le carton, avec les pertes de chaleur que ce contact entraine.

Ce récipient de cuisson est protégé par le bout de plastique.


5 Expérience

Une fois installé, nous avons pu sentir la diérence de température existant entre l'extérieur du four et l'intérieur en mettant la main dans le four. La différence de température est faible mais sensible néanmoins.

Une première expérience a consisté à faire réchaufer ce qu'il restait du gâteau de la veille. Cela a été facile sous un soleil de printemps, autour de 2h de l'aprés midi.

Une fois finit ce gâteau, nous avons mis dans le récipient de cuisson une portion de poisson, avec des oignons, des carottes et un bout de pomme de terre. Le soleil était déjà descendant : la cuisson a duré de 3h à 5h de l'aprés midi. Les aliments étaient cuits (sauf la pomme de terre) et avaient rendu leur jus. Les photos suivantes témoigne de la réussite de l'expérience!


6 Conclusions

Cette expérience simple s'est avérée positive.

La cuisson aurait mieux marchait s'y l'on s'y était pris plus tôt (une des contraintes de la cuisson solaire est de ne pas se réveiller l'aprés midi et de se dire que vais je pouvoir cuisiner aujourd'hui ?!); malheureusement, le four solaire ne fonctionne pas de nuit (en tout cas pas pour cuire, mais on peut aussi utiliser un four solaire la nuit pour atteindre des températures plus basses à l'intérieur du four qu'à l'extérieur, utile pour faire de la glace la nuit pour s'en servir le jour...).

Au delà de l'aspect pratique, cette expérience est tout à fait adaptée à un niveau éducatif avec des enfants; elle met en jeu tous les principes de base de l'énergie solaire (concentration, effet de serre) et s'avère ludique. Ignacio Huidobro, qui était des notres ce week end, et qui a déjà une expérience d'animations avec les enfants va préparer avec notre aide un atelier ludique avec comme outil ce type de four solaires. Un dossier est en cours de réalisation et sera proposé à certaines communes de Santiago du Chili.